Französisch: Point de basculement social


Der Artikel „Point de basculement social“ ist eine Übersetzung des Artikels „Sozialer Kipppunkt“ [bea, 14.01.2023]. Übersetzt haben im Wintersemester 2023/24 des Masterstudiums Übersetzen/ITAT die Studierenden Louis Auberger, Anja Erhard, Donjeta Fetaj, Christine Lovrenovic, David Repolusk, Sophia-Marie Smoltschnik, Júlia Szathmáry, Marlene Windisch, Bettina Zechner und Bianca Zweidick unter der Leitung von Anne Durand. Vielen Dank!

Le climat social peut-il basculer sans que le climat ne bascule ? 

Et si la justice climatique était contagieuse ?

En sociologie, le point de bascule est le moment à partir duquel, dans un système social, un petit changement accélère une transition (positive) déjà enclenchée et transforme notre société. Souvent, nous nous demandons en tant qu’activistes si nos efforts ont du sens. Après tout, nous pourrions aussi faire autre chose, consacrer plus de temps à nos loisirs, gagner plus d’argent ou lire un livre juste pour le plaisir. Au lieu de cela, nous écrivons des blogs, nous descendons dans la rue, nous participons aux conférences et nous ne cessons de nous demander ce que nous pourrions faire de plus. Par nos actions, nous cherchons à sensibiliser et à mobiliser un maximum de gens. Pourquoi ? Parce que seuls un changement social rapide et une forte mobilisation de la population permettront de venir à bout de la crise climatique. Pour cela, il faut que davantage de personnes se mobilisent.

Larousse : le point de bascule [synonymes : point de basculement, point de non-retour, point de rupture, seuil critique] : moment où un phénomène d’abord rare se généralise, où un changement minime fait basculer un système dans un état entièrement nouveau.

« Just as Tipping Points are part of the greatest threat we face – the same logic may also provide the solution. »[i]

Les points de basculement font partie de la plus grande menace à laquelle nous faisons face, la même logique pourrait aussi s’appliquer à la solution. (T. Lenton, professeur à l’Université d’Exeter)

Atteindre les points de basculement sociaux

Est-il possible qu’une masse critique puisse renverser la situation dans la crise climatique, même si cette masse ne représente pas la majorité ? La notion d’« interventions de basculement sociologique » joue un rôle de plus en plus important dans le mouvement et les sciences climatiques. Ce concept donne l’espoir de pouvoir apporter une contribution significative malgré l’escalade des crises mondiales. Ce modèle montre en effet qu’un changement rapide est possible, à condition d’atteindre les points de basculement sociaux dans certains domaines (p. ex. les villes, la transition énergétique, les valeurs et les normes).[ii]

Nous, les êtres humains, sommes des individus sociaux et réagissons en fonction de la réaction du groupe auquel nous appartenons. Nous devons atteindre un point de basculement social, une norme sociale, qui rejette tout comportement nuisible à l’environnement.

Les normes sociales sont des modèles de comportement tacites, mais reconnus et valorisés au sein de la société. Obéir aux normes sociales est bien vu, les enfreindre est condamnable. « Ces points de bascule sont atteints lorsqu’une petite minorité fortement engagée réussit à changer l’attitude de la majorité et à initier ainsi des mouvements de grande envergure dans tous les domaines de la société. Dès qu’une masse critique est convaincue, il suffit d’un petit événement déclencheur pour mettre en marche une dynamique puissante, qui va finalement influencer tous les secteurs de la société. ».[iii]

Combien de personnes faut-il ?

Il est possible d’avoir un impact politique concret en peu de temps, dès lors qu’au moins 20 à 25 % de la population est convaincue de l’utilité d’une cause et la soutient, et qu’au sein de ce groupe, 3 à 3,5 % s’engagent de manière active. « Ces 25 % entraîneraient ensuite la majorité inerte, les comportements ancrés et les conventions sociales pourraient alors changer drastiquement. La société entière est en ébullition. Peut-être approche-t-on des 25 % ? »[iv]

Pourquoi maintenant ?

Nous disposons déjà des connaissances et des technologies nécessaires pour résoudre la crise climatique. Toutefois, nous ne sommes pas suffisamment convaincus de la nécessité de ces changements qui amélioreraient notre vie. Face à l’inaction des gouvernements, des responsables et des acteurs mondiaux, il semble que notre seule chance consiste à prendre des mesures de protection climatique efficace. Imposer des changements de comportement à un groupe prend normalement un certain temps.

Dans le cas de la crise climatique, ce changement pourrait aller plus vite, car nous savons, sentons et devinons que les choses ne peuvent plus continuer ainsi. Nous pressentons le changement imminent, l’inquiétude, l’injustice. Nous voyons bien qui profite de l’inaction et de la dépendance des énergies fossiles, et cela nous indigne de plus en plus. Il faut donc convaincre suffisamment de gens qu’un monde meilleur et plus juste est possible, offrant une qualité de vie plus élevée. 

En effet, plus le nombre de personnes convaincues est élevé, plus elles se mobilisent rapidement et énergiquement pour réaliser leurs idéaux. Il en résulte une dynamique, un effet boule de neige, qui nous amène à un nouvel équilibre associé à de nouvelles normes sociales. Ces chaînes de contagion positives contribuent à une diffusion rapide de nouveaux comportements, de normes sociales différentes, de technologies innovantes et à une restructuration des organisations et des institutions.

Extrait du texte de Greta sur l’espoir en 2020 :

« … Mais il y a des signes de changement, d’éveil. Prenez par exemple le mouvement metoo, blacklivesmatter ou le mouvement de grève des écoles. Tout est lié. Nous avons passé un point de basculement social, nous ne pouvons plus détourner le regard de ce que notre société a ignoré pendant si longtemps. Qu’il s’agisse de durabilité, d’égalité ou de justice. Du point de vue de la durabilité, tous les systèmes politiques et économiques ont échoué. Mais l’humanité n’a pas encore échoué. »[v]

« De petits groupes très motivés et engagés peuvent changer la société », Prof. Dr Ilona Otta, Wegener Center Graz

Que pouvons-nous faire pour convaincre ?

  • Les chaînes de contagion positive : nous pouvons par exemple parler des enjeux climatiques chaque jour avec au moins une nouvelle personne. Toutes les occasions sont bonnes : au travail, en famille, à l’école, à la fac, dans le bus, en faisant ses courses ou en promenant son chien. Aimer, commenter et partager les publications militantes sur les réseaux sociaux. Montrer que nous sommes déjà nombreux. C’est ainsi que d’autres se joindront à nous. Soutenir (au moins par la parole) les actions des militants déjà engagés dans ce travail sisyphéen de protection du climat – souvent contre la volonté de beaucoup de personnes. L’importance de l’engagement ne saurait être sous-estimée : Engagement pour le climat (lien en allemand).
  • Les entreprises peuvent jouer un rôle de pionnières dans la protection du climat et le développement durable, en devançant les obligations légales. Ainsi, elles peuvent faire pression sur la politique et sur la concurrence. Bientôt, on n’achètera plus qu’auprès d’entreprises respectueuses du climat – attention à rester dans la compétition !
  • Autre aspect important : les connaissances, les initiatives et les projets phares existants qui s’engagent pour la protection du climat ont besoin de personnel et de soutien financier. Il faut les rendre visibles, les partager et les multiplier.
  • Le changement climatique doit être omniprésent et ancré dans l’éducation de base.
  • Les données sur les émissions de CO2 doivent être disponibles de manière transparente.
  • Les produits à forte empreinte carbone doivent être plus chers. La production de l’énergie renouvelable doit être plus rentable que celle de l’énergie fossile (c’est le contraire actuellement). Il faut mettre fin aux subventions qui nuisent au climat et promouvoir davantage les énergies renouvelables.
  • Les marchés financiers : il faut abandonner les actifs financiers liés aux combustibles fossiles. 

Sources

  • [i] https://www.exeter.ac.uk/research/tippingpoints/ – en anglais
  • [ii] Soziale Kipp-Interventionen und Wissenschaftskommunika … – LMU München – en allemand
  • [iii] Soziale Kipppunkte im Kampf gegen den Klimawandel (zukunftsinstitut.de) – en allemand
  • [iv] Warum wir Hoffnung haben – LAMPERT- Nachhaltigkeit leben – en allemand
  • [v] Six mois sur une planète en crise : Carnet de voyage de Greta Thunberg des États-Unis à Davos. | by Jancovici | Medium
  • Climat : point de bascule et optimisme (bonpote.com)

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